Critique de la pièce (publiée le 12 juillet 2012)
Quand les spectateurs entrent dans la salle, Cosme Mc Moon (Grégori Baquet) est en train de jouer du piano dans un bar.
Il se remémore les souvenirs qu’il a vécus en tant qu’accompagnateur de Florence Foster Jenkins (Agnès Bove), riche héritière persuadée d’avoir comme « don, la pureté de son timbre »…. sauf que cette diva là, chante terriblement faux. C’est ce que va découvrir Cosme en l’accompagnant la première fois.
Cosme est dans situation financière difficile, qui ne lui laisse pas d’autre choix que de devenir son accompagnateur attitré.
Telle Norma Desmond qui s’imaginait retrouver la gloire, Florence Foster Jenkins va monter sur scène pour la plus grande satisfaction du public, qui vient non pour l’écouter, mais pour se gausser de ce qu’il entend.
Basé sur une histoire vraie, le spectacle est un régal pour le public.
Avec les années qui passent, on assiste, à la naissance d’une complicité entre les deux protagonistes.
Il faut saluer la prestation d’Agnès Bove qui doit chanter faux durant le spectacle… excepté au final où elle montre son talent vocal.
Grégori Baquet est comme à son habitude excellent.
Il est touchant lorsqu’il réalise que ce sont les couacs de cette « diva » qui fait le fait venir le public en masse. Il l’est aussi lorsqu’il essaie de la protéger de ce qui pourrait la détruire.
Les dialogues entre les deux protagonistes ne manquent pas de saveur, ainsi quand Cosme Mc Moon essaye de faire comprendre à la diva qu’elle chante faux en lui disant « il me semble que certaines notes ne sont pas assurées », celle-ci répond : « la musique vient du cœur, un chanteur doit s’autoriser une certaine l’attitude ».
On comprend pourquoi cette pièce a conquis le monde entier : elle est remplie d’humanité, tout en étant pleine d’humour et de bons mots.
Régis Gayraud.
New York 1930. Florence Foster Jenkins, riche héritière américaine, s’improvise soprano colorature et massacre les plus fameux airs d’opéra autant par la fausseté de sa voix que par ses fantaisies rythmiques. Des années plus tard, au piano d’un club de jazz en vogue, Cosme McMoon, son accompagnateur, nous fait revivre les souvenirs à la fois hilarants et bouleversants des douze années de leur étonnante collaboration et de cette incroyable ascension vers une célébrité dérisoire qui les mènera ensemble jusqu’au prestigieux Carnegie Hall.
Près de 80 ans après sa disparition, la soprano qui chantait divinement faux reste un personnage culte. Elle a inspiré plusieurs spectacles, films (Marguerite et Florence Foster Jenkins avec Meryl Streep) et ses enregistrements sont régulièrement réédités.
Créatifs :
Auteur : Jeff Baron
Adaptation : Thomas Joussier
Mise en scène : Thomas Joussier
Décors : Thomas Joussier
Lumières : Denis Schlepp
Producteur : Arts et Spectacles Prod.
Agnes Bove, Gregori Baquet ou Cyril Romoli.
“Colorature - Mrs Jenkins et son pianiste” est produit par Arts et Spectacles Prod.
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Lieu
: Théâtre du Chien qui fume - 75, rue des Teinturiers, 84000 Avignon.
Durée totale : 1h20 Réservations : |